Eglise Saint Brice

À propos de l'ancienne église

Archives municipales ( Mr Peter )

Lors de la démolition de l'ancienne église et de la construction de celle que l'on connaît actuellement, une dalle portant l'inscription 1008 a été retrouvée, cela daterait l'élévation de ce temple de la foi après le passage des Gaulois, des Romains, des Francs, des Mérovingiens, des Carolingiens, de l'apocalypse ratée de l'An mil...qui peut-être incitèrent  nos sauvillois à sublimer leur foi...chrétienne.

Le 5 septembre 1834, devis de M. Grillot, architecte d'Epinal, les travaux envisagés ne concerneront que la nef et le choeur, la tour est conservée, après modification elle devra avoir 24 m, le sol est conservé ( origine: anciennes pierres de Pompierre ) ainsi que l'allée centrale.

 

Ce fut une transformation majeure pour le village, sauville compte alors 1000 personnes et la nouvelle église pourra en accueillir 700.

On ajoutera 2 chapelles, l'escalier montant au clocher aura 34 marches et pour aller aux cloches une échelle de meunier de 27 barreaux fera l'affaire. La croix du clocher aura une hauteur de 4 m et la cloche pèsera 165 kg. Les travaux débutèrent en 1836 sous la férule de M. Jacquinet Nicolas de Mirecourt ( adjudication de 49 253,80 F ).

 

Le gros oeuvre est terminé en 1837 mais bien des vicissitudes vont arriver : Les autels de marbre ont mal séché et M. Huyaux de Nancy les refaits à son compte et pose par la même occasion 2 bénitiers( C'est la commune qui paie ses frais de pension chez Jean Bailly, aubergiste à Sauville). En 1839 la toiture donne du souci ( la neige et la pluie passent, il y fait très froid à cause du vent qui y passe aussi ) on ne réalisera ces travaux qu'en 1866...Toujours en 1839, on fait installer une grande porte cintrée ( le vent y amène grand froid ), on installe aussi un appui de communion.

 

En février 1842, le conseil de fabrique demande une somme de 5 704 Fpour l'achat d'ornement, de boiserie...La municipalité refuse.

En voici le texte : " le conseil de fabrique ne voit dans sa demande que l'église sans trop s'inquiéter si les ressources de la commune peuvent corrober avec les besoins urgents ou non, il ne faut pas détourner les yeux de ce qui est en péril et objets de première nécessité pour s'occuper d'objets qui n'offrent rien que le coup d'oeil ".

" On nous dit que les églises ne sont pas plutôt construites qu'elles sont décorées aussi vite...La simplicité et le recueillement n'est-pas ce qu'il convient, les fidéles ont-ils besoin de tant d'éclat pour venir offrit leurs priéres ?."

Ce sera chose faite en 1843.

 

En 1856, des réparations furent effectuées (menuiseries, peinture, ferrement d'appui).

 

LES CLOCHES

 

Le 28 mars 1825, un devis sera demandé à M. Goussel, fondeur de Blevaincourt pour l'obtention de 2 nouvelles cloches ( l'Unique étant cassée) la grosse cloche pèsera 1300 kg avec un battant de 55 kg, la moyenne pésera 975 kg et battant de 42 kg, la petite pèsera 725 kg avec un battant de 33 kg et la pose de ces cloches en avril 1838  sera effectuée par 2 sauvillois François Petit, maréchal-ferrant et François Louis Bazard, charpentier.

 Quelques réparations seront nécessaires en novembre 1839, Joseph Cousin de Robécourt s'en acquittera pour la somme de 50 F, et on achètera aussi des cordes neuves.

 

En 1838, on doit remplacer l'horloge, c'est un horloger de St Nicolas, M. Germain, qui sera le vendeur en juin 1841 pour la somme de 2 500. Les rouages seront en cuivre ou acier et qu'elle devra sonner les quarts, demis, sur la moyenne et petite cloche et les heures sur la grosse cloche. L'armoire pour loger l'horloge sera faite par un menuisier du village Jean-Louis Soriot.

 

En 1848, Durand, horloger de Vrécourt intervient pour réparation, suivi en 1854 de Célestin Frebillot, horloger de Dommartin-sur-Vraine et aussi de M. Renard de Lamarche et plus tard encore de Achille Destieux de Vrécourt...

Décidémment, cette horloge était bien difficile...

  •  surface de l'église : environ 200 m²

La Révolution française et la foi

La révolution de 1789 ne conciliait pas République et Bondieuserie ; une lutte acharnée va s'engager entre ces 2 parties.


En 1790, les biens ecclésiastiques deviennent bien nationaux et à Sauville les plus nantis prêtent l'oreille dont Pierre Thouvenel qui les acquiert pour la somme de 38 000 livres. Après les immeubles ce sera les meubles et autres . . . Les cloches partiront à la fonte pour défendre la patrie, ( on fabriquera des canons ) après en avoir délibéré en assemblée le 1 er décembre 1793. La plus grosse cloche ( 2175 livres ) sera conservée dans la commune pour assurer le timbre à l'horloge, la seconde cloche sera réquisitionnée (1585 livres) et la 3 ème aussi (1125 livres). La cloche de la chapelle St Brice disparaîtra aussi.

 

Le 27 nivôse de l' an II Jean HUOT, un voiturier, conduisit lesdits objets au district de Lamarche, on y ajouta : 2 bénitiers et 1 Christ en cuivre (12 livres), un autre bénitier en fonte de 137 livres, les grillages de l'appui de la communion, le gril de fer servant à la présentation des morts, 2 battants des 2 cloches, les fers provenant de la chapelle de la vierge, les barreaux de la vitre pesant 811 livres, 4 chasubles,1 rouge, 1 noire, 1 blanche, 1 violette, 2 tuniques noires et 1 chape verte et le curé DROUOT a dû avoir la frayeur de sa vie ! ! un ostensoir en argent, un croissant en or. On laisse un calice en argent, des boîtes d'onction et ornements sous forme de galons d'or et d'argent.

 

 , un charpentier, Florentin Bazard, lors de l'adjudication à l'issue de la messe, descend les 2 cloches  pour la somme de 20 livres et le 2 décembre 1793 on ôte de l'église : un calice et une patère en or.

 

La délibération du 6 prairial ordonne à la veuve d'Hubert Antoine de présenter tous les linges de l'église soit : 8 aubes de messe ( les simples et les garnies) 18 surplis ( ceux du curé et du maître d'école ) 2 nappes de communion, 21 nappes d'autel, 2 mauvais linges aux chandeliers de l'autel du St sacrement, 9 amicts pour l'habillement du curé, 12 linges pour le lavabo, 28 purificatoirs, 8 corporaux, 7 soutanelles rouges, 1 tapis, 2 vieilles bannières, 2 tuniques, 4 chasubles blanches, 3 vertes et une chape, 3 rouges et 2 chapes noires, 1 dais, 4 pans et la couronne rouge, 2 chasubles violettes assorties de 2 chasubles noires et 2 chapes noires, 2 draps mortuaires, 2 pavillons noirs, une écharpe rouge ancienne, 2 vieux tapis servant à l'église, 6 chandeliers, une croix en fer blanc et blanchie à l'argent, une lampe, un encensoir, une navette en cuivre et le bassin des fonts baptismaux en cuivre ; OUF ! !  il ne devait rester que les bancs et  les armoires . . . Et le curé devait-être nu comme un ver . .  ! ! ! mais la spoliation n'est pas terminée.

 

Le 16 pluviôse AN II ( 4 février 1794), la municipalité est requise pour faire la démolition et enlever tous signes de religion et ériger le drapeau tricolore sur le temple de la raison : la  nouvelle dénomination de l'église.


J'imagine les grincements de dents...! !


Le curé Louis Adrien DUFOUR prêta serment à la nouvelle constitution en ces termes: < Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse, d'être fidèle à la nation et non au roi et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution  décrétée par l'assemblée nationale >.

 

Ensuite, J.B. MORQUIN, commissaire du district de Lamarche prit des renseignements sur nos curés dont Louis DUFOUR, agé de 37 ans ayant 25 livres de revenu, et a reçu 1447 livres de traitement et est aussi dans l'impossibilité d'exercer son culte car les objets sacrés ont été réquisitionnés et il demande qu'on continue à lui payer son traitement fixé par les lois républicaines.

François LOQUET, ancien curé, âgé de 66 ans, curé dans les Vosges depuis 26 ans, a fait résignation de sa cure depuis 8 ans pour une somme de 400 livres et il demande qu'on continue à lui payer son traitement.

François THOUVENEL, 43 ans, sauvillois de naissance, ex-chanoine de la cathédrale de Nancy, a une pension de 1000 livres, travaillant à la fabrication du salpêtre et possède par héritage une maison à Sauville qui ne produit rien et aussi une rente de 400 livres venant de St Ouen Les Parey .

François JOLY, ex-frère cordeliers de la maison Mouzon Meuse, résidant à Sauville depuis qu'il a quitté la maison Mouzon Meuse a reçu de la nation une pension de 400 livres et demande qu'on continue son traitement.

La municipalité soutiendra ses curés et ceux-ci durant le courant révolutionnaire n'auront aucun ennui . . .

Marie Morquin ex-religieuse à l'abbaye de Toul prêta elle aussi serment à la constitution  le 24 ventôse AN II ( 14 mars 1793 ).